Le contexte
Dans la plupart des pays francophones notamment en développement, l’action combinée des activités économiques, de la croissance démographique, de l’augmentation des besoins énergétiques, des changements climatiques, de la perte de la biodiversité, et de la désertification, provoque une dégradation prononcée des ressources naturelles et une augmentation considérable des risques environnementaux.
Photo: Shi Annan/Wikimedia Commons /Pollution environmentale à Skiathos en Grece
Cette situation se traduit notamment par une accélération de la déforestation, de l’érosion et des perturbations du bilan hydrique. Les modèles économiques reposant sur une croissance irresponsable, encourageant l’exploitation effrénée des ressources naturelles ont atteint leurs limites. Les avantages, en terme d'emplois et revenus, générés par ces modèles économiques ont été largement insuffisants pour compenser les coûts liés aux externalités sociales et environnementales, d'autant plus que ces coûts, non pris en compte par les mécanismes financiers, sont souvent assumés par les couches de population les plus défavorisées ou par les pays les moins outillés en terme de règlementation environnementale et sociale. Ces phénomènes mettent en péril, de manière parfois irréversible, l’équilibre d'écosystèmes déjà fragiles dont la sauvegarde est pourtant capitale pour le développement économique et social des pays concernés. L’insuffisance des actions de prise en charge vient aggraver ces problèmes en accentuant la vulnérabilité de plusieurs pays, notamment ceux en développement.
De nos jours, la gestion durable et efficace des projets de développement et de leurs environnements hôtes nécessite une planification environnementale impliquant les notions de révision et d'anticipation.
Dès lors, les outils de gestion de l’environnement deviennent nécessaires pour concilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et les inégalités, sauvegarde du capital naturel et réduction de la vulnérabilité face aux changements climatiques et autres risques environnementaux. Développées à la fin du XXe siècle, notamment à l'occasion de la préparation du Sommet de la Terre de Rio, les politiques de sauvegardes environnementales visent désormais à fournir des outils d’alerte environnementale préventive et permettent de mieux capitaliser les leçons acquises. Elles contribuent à la viabilité et à l’efficacité des processus de développement durable en aidant à éviter, atténuer ou compenser les effets de l’activité économique sur les populations et l’environnement. A cet effet, ces dispositifs forment la clé de voûte pour préserver l’environnement et protéger les populations. La prise en compte des préoccupations environnementales dans les programmes de développement devrait en assurer la durabilité. De nos jours, la gestion durable et efficace des projets de développement et de leurs environnements hôtes nécessite une planification environnementale impliquant les notions de révision et d'anticipation. Cette gestion utilise un certain nombre d'instruments dont quelques-uns s'attachent exclusivement à la planification environnementale. C'est notamment le cas de l'Étude d'Impact Environnemental et Social (EIES). D'autres sont des outils permettant l’amélioration de la planification des politiques, des plans et des programmes d'aménagement du territoire, l’Évaluation Environnementale Stratégiques (EES) ou cherchant à minimiser l’impact de la conception et la production des produits, l’Ecobilan et l’Analyse de Cycle de Vie (ACV) ou tout simplement à gérer les impacts d’une entreprise ou d’une installation existante, l’Audit environnemental et le Système de Management environnemental (SME). Ils constituent de ce fait un des outils les plus performants devant permettre d’assurer un développement écologiquement durable et socialement responsable. C’est ainsi que plusieurs pays et organisations à travers le monde intègrent ces dispositifs dans leurs processus décisionnels, leurs réglementations ou leurs standards de performance.
Cependant au fil des années, on constate toujours une méconnaissance des dispositifs mis en place, une faible accessibilité des informations pertinentes de même qu’une application insuffisante des mesures environnementales et sociales prises. Ce qui ne facilite pas le partage des connaissances et de bonnes pratiques mais réduit aussi la qualité de l’accompagnement technique.