Carte des réalisations
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Cure-dent-éco
Composante : Participation citoyenne
Pays : Maroc
Bénéficiaire : Association Ziz Anammas pour le Développement et la Culture
Période d'intervention : 2017 – 2018
Contexte
Le projet "Eco-cure-dent" consiste à mettre en place une unité de production écologique de cure-dents à base de déchets des palmiers dattiers.
Après la récolte de dattes dans la commune rurale d’Aoufous, des milliers de tonnes de déchets de palmiers et autres dérivés sont jetés par terre dans les champs. Pour mieux gérer les déchets post-récoltes des dattiers, le projet "Eco-cure-dent" consiste à mettre en place une unité de production écologique de cure-dents à base de déchets des palmiers dattiers (rachis et pédicelles) dans la vallée de Ziz, et précisément dans la Commune rurale d’Aoufous. On obtient des pédicelles après l’enlèvement des dattes et les rachis secs après le nettoyage des palmiers. La disponibilité abondante de la matière première est due à la non-utilisation de ces produits dans la cuisson traditionnelle et à sa substitution par le gaz.
Le projet vise à valoriser ces déchets en sources de revenu, notamment au profit des femmes en situation précaire et en particulier les femmes divorcées avec enfants, les femmes âgées sans emploi et les filles ayant quitté l’école pour une réinsertion par alternance.
Actions
Le processus est simple : les pédicelles sont ramassés et triés. Elles sont ensuite coupées en morceaux avant de passer par une machine de transformation en cure-dents et une machine de lissage. Suivent le contrôle et l'empaquetage. Enfin, on procède à la commercialisation. Les potentialités du marché local et régional sont élevées.
Les résultats du projet sont :
- L’éradication de la pauvreté avec l’abaissement du taux du chômage, en particulier chez les femmes oasiennes et les familles résidentes en général. Le projet est installé au centre d’Aoufous, chef-lieu de la zone et lieu de forte concentration de la population. Le nombre de femmes en situation précaire s'élève à plus de 250 femmes, mais le nombre visé pour démarrer le projet est de 20 ; chiffre qui va augmenter au fur et à mesure de la demande.
- La création de postes de travail directs (employés) et indirects (prestataires et fournisseurs). Cette employabilité dans l'oasis va freiner l'exode rural vers les grandes villes en favorisant la stabilisation de la population et le travail de la terre.
- La création de la valeur ajoutée pour une économie locale innovante et prospère. L'installation de cette unité permet de développer d'autres projets d'appui à la filière du palmier dattier.
- La valorisation des déchets laissés par les populations locales dans les champs (environ 35000 tonnes de palmes sèches / an et 850 tonnes de pédicelles / an). Les déchets laissés dégradent la qualité de la terre et constituent un refuge opportun pour les insectes ravageurs. Ce projet permet de nettoyer l'oasis et attirer l'attention des populations sur la qualité et l'utilité environnementale des oasis.
Défis
Pour accroître l’impact de ce projet, les bénéficiaires devront développer le réseau d’approvisionnement de la matière première (déchets de palmiers dattiers) tout en faisant la promotion des cure-dents écologiques produits localement.
Pour aller plus loin
Cure-dent éco -
Adduction d’eau potable à Ambesisika
Composante : Participation citoyenne
Pays : Madagascar
Bénéficiaire : Commune rurale d’Ambesisika
Période d'intervention : 2017
Contexte
La commune rurale d’Ambesisika (15 000 habitants) présente un taux d’accès très faible à l’eau potable.
La commune rurale d’Ambesisika (15 000 habitants) présente un taux d’accès très faible à l’eau potable. La population rurale puise principalement l’eau de boisson à la rivière ou dans le fleuve Kamoro, dans des petits étangs ou lacs temporaires, dans des puits traditionnels peu profonds ou dans le lac de Bemololo (un lac de 30 ha de surface). La qualité de l’eau y est de mauvaise qualité. Dans le chef-lieu de la commune (6 000 habitants, dont la majorité se trouve dans le village d’Ankazoambo), la population est desservie par deux puits traditionnels non sécurisés (zone de puisage à ciel ouvert). 3 cantons sur 7 ont bénéficié de points d’eau à PMH (pompe à motricité humaine) dans le cadre du partenariat avec l’ancienne Commune urbaine d’Ambato-Ambarimay et d’une large contribution de l’AERM (Agence de l’Eau Rhin-Meuse) :
- 2 points d’eau fonctionnels à Madirovalokely (à 3 km du chef-lieu)
- 2 points d’eau fonctionnels à Beritra (à 5 km du chef-lieu)
- 2 points d’eau fonctionnels à Maromandalo (à 7 km du chef-lieu)
La commune d’Ambesisika, qui est une toute jeune collectivité, a néanmoins déjà bien intégré son rôle et fait preuve de beaucoup d’initiatives en capitalisant les expériences menées jusqu’alors à Ambato-Boeny.
Actions
Il s'agit de mettre en place un mini-réseau d'eau via un système original et très simple : la récupération des eaux de surface par rétro filtration biologique, un REEPS (réservoir d'eau enterré plein de sable). Cette solution a été choisie par la commune suite à une visite d'échange à Mahajanga.
De manière générale, ce projet permet :
- d'améliorer la santé des habitants grâce à la sécurisation de la ressource en eau ;
- d'améliorer les ressources économiques des habitants en réduisant les dépenses de santé ;
- de créer de nouveaux emplois (personnel permanent affecté à la gestion des infrastructures) ;
- d'augmenter les ressources de la commune grâce à la redevance mise en place ;
- de renforcer les capacités de maîtrise d'ouvrage et de maîtrise d’œuvre de la commune.
- Le projet a permis de mettre en place un REEPS et un château d’eau pour alimenter deux bornes-fontaines construites à cet effet. Une redevance est reversée à la commune par l'association gérante (en général, 10% du montant des cotisations des ménages) alimentant à hauteur de 1,7% son budget annuel. Le projet a permis de créer 2 nouveaux emplois 2 fontainiers et 1 technicien réparateur.
- Le reportage de capitalisation du projet est accessible en ligne.
Défis
Pour pérenniser ce projet, les bénéficiaires devront poursuivre la construction des bornes fontaines dans les cantons pas encore desservis. Par ailleurs, les recettes générées devraient contribuer à soutenir la maintenance des installations mises en place
Pour aller plus loin
Adduction d'eau potable à Ambesisika -
Mobilisation des cueilleurs de miel de Parawol pour la protection de l’environnement
Composante : Participation citoyenne
Pays : Guinée
Bénéficiaire : Jeunesse et Développement Durable (JEDD)
Période d'intervention : 2017 – 2018
Contexte
La région jouit d’un potentiel mellifère riche et varié, mais exposé aux actions anthropiques.
On observe une forte destruction de la biodiversité dans la commune rurale de Parawol, située dans la Préfecture de Lélouma en Guinée. Cette dégradation des ressources floristiques et faunistiques est due essentiellement à l’activité humaine. La localité ciblée se caractérise par la présence de 147 cueilleurs de miel. 85% de ces cueilleurs de miel identifiés - soit 125 cueilleurs de miel - sont peu structurés et sous équipés. Lors de la campagne apicole de 2016, ils ont produit 3 087 kg de miel. La région jouit d’un potentiel mellifère riche et varié (environ 80% du couvert végétal a une prédominance de Parkia biglobosa, Khaya senegalensis, Eleaeis guineensis, Mangifera indica et citrus), mais exposé aux actions anthropiques (destruction massive des colonies d’abeilles par l’usage du feu pendant les récoltes de miel ou coupe abusive du bois; c'est-à-dire l’abattage des gros arbres à crevasses abritant les nids d’abeilles pour extraire du miel, culture sur brûlis). Ces comportements accélèrent la chute progressive des rendements des cultures agricoles et de la production apicole, contribuent au réchauffement climatique et à la destruction d’écosystèmes fragiles.
Le faible niveau de revenu des populations constitue un réel motif de pression anthropique exercée sur les ressources naturelles qui sont considérées à tort comme inépuisables. Cela est aggravé par des facteurs qui sont dus au faible niveau de structuration, de formation et d’information des apiculteurs locaux, à l’insuffisance de matériels de production adéquats (ruches kenyanes et kits de récolte) et au manque d’équipements post récolte (seaux de récolte avec couverture,) adaptés à une apiculture rationnelle, respectueuse de la gestion durable des ressources naturelles.
Actions
Le projet de mobilisation des cueilleurs de miel de Parawol pour la protection de l’environnement » vise à introduire dans cette localité une apiculture respectueuse de la gestion rationnelle de la diversité biologique et de l’environnement.
Les résultats du projet sont :
- Huit (8) groupements coopératifs ont été mis en place conformément aux principes de constitution et de gestion des organisations (loi L014/AN/2005) en vue d’une meilleure implication des bénéficiaires dans la gestion durable des ressources naturelles ;
- L’agroforesterie est promue par l’implantation d’une pépinière de 5 000 plantes mellifères en vue de l'extension des zones de production ;
- 125 apiculteurs traditionnels structurés au sein de 8 groupements participatifs ont été équipés en matériels de production et équipements appropriés (80 ruches kenyanes à 23 barrettes, 80 tenues de protection pour apiculteurs, 80 enfumoirs, 80 paires de gants, 80 paires de bottes, 160 seaux de récolte, 80 supports mobiles) pour introduire une pratique apicole sans feu et de l’élevage des abeilles en place et lieu de la cueillette. Cela permet de réduire de 50% les risques de destruction massive des colonies d’abeilles par l’usage du feu pendant les récoltes de miel grâce à l’introduction de l’enfumoir et, en parallèle, à la réduction des feux de brousse ;
- 693 kg de miel sont produits à la 1ére année de pose (soit 60% des ruches installées). Avec un suivi régulier, des conditions climatiques favorables et l’utilisation des techniques apicoles appropriées, cette production augmentera en 2ème année de 30 et 40% et atteindra sa capacité maximale dès la 3ème année (28 kg par ruche, soit 2 156 kg de miel) ;
- Chaque année, la vente groupée est organisée dans chaque groupement ou dans les marchés hebdomadaires afin de négocier des prix bord-champ plus rémunérateur de leurs produits. Le prix du litre de miel a varié entre 15 000 gnfs (à la production) et 20 000 gnfs en contre saison lors de la campagne 2016 selon les enquêtes menées auprès des groupements bénéficiaires ;
- La cohésion sociale est renforcée et consolidée au sein des groupements bénéficiaires.
Défis
Le défi majeur de ce projet est la conception d’un modèle de production capable de subvenir aux besoins des apiculteurs impliqués. Pour ce faire, le projet table également sur le renforcement de compétences parallèles nécessaires au soutien de l’apiculture dans la région telles que la confection des ruches kenyanes et à une présence de la communauté locale à toutes les étapes de la commercialisation des produits apicoles.
Pour aller plus loin
Mobilisation des cueilleurs de miel de Parawol pour la protection de l’environnement -
Professionnalisation de l’écotourisme pour la résilience des communautés locales face aux effets du changement climatique
Composante : Participation citoyenne
Pays : Comores
Bénéficiaire : ONG Ulanga ("nature")
Période d'intervention : 2017 – 2018
Contexte
les pratiques actuelles entraînent une diminution importante de la biodiversité et des ressources naturelles aux Comores - notamment les ressources halieutiques - et un tarissement de ses rivières.
Le potentiel naturel des Comores est encore mal connu et de nombreuses espèces sont menacées d’extinction en raison de la dégradation généralisée et continue des milieux. La principale cause de dégradation est l’activité humaine, qui exerce une forte pression sur les ressources naturelles et ses écosystèmes. Cette pression est favorisée par la croissance démographique augmentant ainsi les besoins en terre et en ressources, la grande pauvreté engendrant une forte dépendance en ressources naturelles et le manque de solutions alternatives aux usages et pratiques traditionnelles. En outre, les pratiques actuelles entraînent une diminution importante de la biodiversité et des ressources naturelles aux Comores - notamment les ressources halieutiques - et un tarissement de ses rivières. Cela accroit la vulnérabilité du pays face aux conséquences du changement climatique. Or, les nouvelles technologies de l’information et de la communication, la sauvegarde et la valorisation touristique du patrimoine naturel et culturel, de même que l’adaptation et la résilience aux changements climatiques peuvent soutenir durablement le processus de développement du pays.
Actions
Le projet de professionnalisation de l’écotourisme pour la résilience des communautés locales face aux effets du changement climatique aux Comores a bénéficié d’un appui de l’IFDD pour l’accès au financement afin de contribuer à la mise en œuvre des ODD et plus particulièrement de l’Objectif 13 « Lutte contre les changements climatiques», à travers le développement d’un dispositif fiable d’informations, de formation et d’actions de valorisation durable des ressources naturelles en professionnalisant la filière écotouristique. De façon spécifique, il s’agit de :
- Mettre en œuvre des actions de renforcement des capacités, de communication, de sensibilisation et de structuration pour la protection de l’environnement et leur valorisation dans les circuits écotouristiques ;
- Mettre en place des actions de préservation et/ou restauration des écosystèmes côtiers permettant une meilleure promotion de l’écotourisme ;
- Soutenir le développement d’activités génératrices de revenus et soucieuses de la durabilité environnementale.
Les activités de ce projet qui se déploie dans les localités de Hantsindzi et de Ourovéni dans l’île de Ngazidja (Grande Comore) sont:
- Mise en œuvre de deux actions de sensibilisation et de communication des populations locales sur la protection de l’environnement, notamment la protection du littoral et la pêche durable
- Étude et cartographie des espaces côtiers et fonds marins ciblés grâce à l’utilisation de la télédétection pour la conception d’une carte côtière et sous-marine
- Aménagement et valorisation écotouristique des sites balnéaires de Malé-Ourovéni et Hantsinzi
- Conception, développement et mise en ligne d’une plateforme d’informations géoréférencées sur les ressources clés du patrimoine naturel, pour en assurer un suivi pertinent
- Organisation de huit sessions de formation des pairs éducateurs sur des enjeux majeurs du projet
- Élaboration et promotion d’une offre écotouristique de la Maison de l’écotourisme, en intégrant des activités liées à la préservation et à la restauration des ressources naturelles pour développer et mieux coordonner les activités écotouristiques
Défis
Pour accroître l’impact de ce projet, les défis majeurs sont la promotion des initiatives écologiques telles que le recyclage et la gestion des déchets ou l’agriculture durable de même que le développement d’infrastructures communautaires adéquates.
Pour aller plus loin
Professionnalisation de l’écotourisme pour la résilience des communautés locales face aux effets du changement climatique -
Développement d’une filière durable de karité dans la province de Sanguié
Composante : Participation citoyenne
Pays : Burkina Faso
Bénéficiaire : Groupement « Féminin BA SULI ZHELYI de Poa »
Période d'intervention : 2017 – 2018
Contexte
L’économie de la province de Sanguié est essentiellement agricole (90% de la population active). Une proportion importante de cette population (59,6%) vit en dessous du seuil de la pauvreté (DGATDL).
Les produits forestiers non ligneux constituent l'une des sources de revenus avec 23% des revenus de la localité (APFNL, 2012).
Selon les estimations faites par l’Agence des Produits Forestiers non Ligneux (PFNL) en 2012, les activités liées aux seuls fruits de l’arbre à karité ont généré dans le village de Poa (Commune de Kyon dans la province de Sanguié - région du Centre Ouest) environ 10 millions de FCFA en 2011. Les produits forestiers non ligneux constituent l'une des sources de revenus avec 23% des revenus de la localité (APFNL, 2012). Ce sont les familles défavorisées qui exploiteraient davantage les produits de la forêt. Selon des chiffres du second Inventaire Forestier National (IFN2), la distribution des pieds de Vitellaria paradoxa (Karité) dans la forêt de Tiogo est de 19,6 pieds par ha. Le potentiel de production annuelle est estimé à 3 600 tonnes.
Le ramassage et la vente des amandes de karité dans le village de Poa est une activité qui occupe une grande partie de la population, notamment les femmes. Les femmes de Poa ont vendu en 2011 environ 36,70 tonnes d'amandes de karité. Ces amandes sont vendues sans aucune valeur ajoutée et à des prix dérisoires auprès des commerçants ambulants. Les amandes sont ramassées dans la forêt classée de Tiogo. Cette dernière connait une forte dégradation due à la forte pression humaine. Selon des chiffres du SPCONEDD, 10 ha de superficie de la forêt classée de Tiogo disparaissent chaque année à cause des activités agricoles. Au moins 3 pieds de karité sont abattus dans les champs cultivés chaque année.
Actions
Le projet ambitionne de fournir l'équipement nécessaire aux membres du groupement et leur permettre de prendre des initiatives pour la sauvegarde des peuplements naturels de karité dans la forêt de Tiogo. Parmi ces initiatives, on compte la plantation de 2000 pieds de karité par an par les groupements de femmes. Le projet permettra également à ces groupements de produire du beurre de karité biologique avec l'encadrement de Ecocert Burkina.
Les résultats attendus sont:
- Cinq sessions de formation sur la transformation et commercialisation des amandes de karité sont organisées, et concernent 300 femmes pour une première phase ;
- La production et commercialisation d’au moins 10 tonnes de savons et produits dérivés de beurre de karité bio est assurée chaque année, ce qui fait un chiffre d'affaire d'au moins 480 000 FCFA par an et par femme. Cela générera environ 350 emplois directs et plus de 300 emplois indirects liés à la collecte des amandes ;
- Les conditions de vie du peuplement est améliorée par l’existence de règles de gestion et la sensibilisation d’au moins 3000 personnes ;
- Une pépinière existe et au moins 2000 plants sont produits chaque année et mis en terre dans la forêt ; cela permettra de reboiser 20 ha par an.
Défis
Pour rehausser l’impact de ce projet, les bénéficiaires devront poursuivre leurs efforts de reboisement de la forêt de Tiogo tout en assurant la gestion durable des peuplements de karité. Par ailleurs, la chaîne de commercialisation devra être renforcée en négociant des contrats d’exclusivité avec quelques entreprises cosmétiques pour la mise en place d’une filière équitable.
Pour aller plus loin
Développement d'une filière durable de karité dans la province de Sanguié -
Construction d'un micro barrage hydraulique villageois à Massenya
Composante : Participation citoyenne
Pays : Tchad
Bénéficiaire : Tchad Résilience
Période d'intervention : 2017 – 2018
Contexte
Les femmes, en particulier, qui représentent 52% de la population s’intéressent de plus en plus aux activités de maraichageMassenya est situé à 150 km à l’Est de la Capitale du Tchad, N’Djaména. Cette localité est peuplée de 14 000 habitants dont 85% d’agriculteurs. Les effets du changement climatique qui ont induit une rareté des pluies incitent les agriculteurs à se tourner vers d’autres techniques culturales dont le maraichage. Les femmes, en particulier, qui représentent 52% de la population s’intéressent de plus en plus aux activités de maraichage, mais l’absence de cours d’eau permanente ne permet pas de développer ces activités. En période hivernale qui dure de juin à septembre, les principales productions portent sur le mil, le sorgho (mil rouge), le gombo (légume), le niébé, le mais… En saison sèche et en exploitant quelques puits tarissables, les groupements féminins produisent des légumes (tomate, pastèque, gombo, oseille, salade, piment, poivron). Ces activités permettent à ces groupements de générer des ressources supplémentaires pour faire face aux besoins de la famille tels que la santé, la scolarité et l'habitat.
Actions
Le barrage a été construit à base de matériaux locaux, notamment en moellons de latérite et de remblais de terre. Le seuil a été construit en aval d’un cours d’eau situé dans la partie Est de Massenya et permet de retenir dans un petit versant environ 20 000 m3 d’eau pendant six mois au moins. La technique utilisée est celle de la méthode HIMO (Haute Intensité de Main d’œuvre) avec la participation effective des bénéficiaires directs (15 groupements féminins) composés de 80 femmes. Ces personnes sont impliquées dès le début du projet en les encadrant et les organisant en conséquence.
Les résultats du projet sont :
- La mise en place d'un barrage d'une production estimée à 20 000 m3 qui permet d’irriguer plus de 120 hectares d'espaces agricoles, mais aussi d’abreuver les animaux.
- Le soutien prioritaire à l'irrigation de 50 hectares de cultures maraichères directement exploitées par 15 groupements féminins pour cultiver 15 ha de tomate, 10 ha de pastèque, 20 ha de gombo, 5 ha d’Oseille, 10 ha de salade, 5 ha de poivron et 5 ha de piment.
Défis
Le projet a un double défi :
- Assurer la pérénnisation de l’infrastructure afin qu’il permette de soutenir le développement agricole et le reboisement de cette zone sahélienne,
- Favoriser la replication de cette initiative dans d’autres localités du pays
Pour aller plus loin
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Accompagnement technique de la commune rurale de Djirnda dans les îles Saloum au Sénégal, pour la mise en œuvre expérimentale d’une filière durable de pêche artisanale
Composante : Économie de l’environnement
Pays : Sénégal
Bénéficiaire : Commune rurale de Ndjirnda
Période d'intervention : 2018-2020
Contexte
Les mers du Sénégal sont connues comme faisant partie des eaux les plus poissonneuses au monde. Classé au patrimoine mondial de l'Unesco, le delta du Saloum au Sénégal est l'un des plus grands réservoirs de mangrove en Afrique. La pêche artisanale joue un rôle social et économique de premier plan dans la région du Sine-Saloum. Si l'exploitation se fait de manière à minimiser la dégradation de l'environnement tout en maximisant les bénéfices économiques et sociaux, elle peut offrir l'un des meilleurs exemples d'utilisation durable des ressources. La pêche non durable est une menace directe sur la quantité de ressources halieutiques disponibles et sa capacité à se renouveler. Le manque de données scientifiques, la mauvaise gestion et la pêche illégale non déclarée et non réglementée constituent les principales causes de la réduction du potentiel de la pêche à fournir de la nourriture et des emplois sur le long terme. L'épuisement des stocks halieutiques entraîne des conséquences économiques et sociales de grande ampleur. Or les tendances actuelles de l'évolution des stocks montrent des signes inquiétants, dont la diminution de la taille moyenne des poissons capturés et la réduction des prises par unité d'effort de plusieurs espèces sont des exemples latents.
La disparition progressive de la mangrove provoque des effets écologiques, environnementaux et socio-économiques néfastes considérables sur la biodiversité et sur les populations insulaires qui en dépendent.La mangrove constitue un élément vital pour le renouvellement des ressources halieutiques et la résilience des communautés riveraines. Elle abrite un écosystème particulier et une richesse faunique et floristique unique dont les communautés riveraines dépendent directement. Zone à haute biodiversité, elle sert de lieu de croissance et de reproduction pour de nombreuses espèces de poissons et de coquillages mais également de lieu de refuge pour des espèces menacées. Enfin, elle constitue un outil d'atténuation des changements climatiques, notamment par la séquestration du carbone. La disparition progressive de la mangrove provoque des effets écologiques, environnementaux et socio-économiques néfastes considérables sur la biodiversité et sur les populations insulaires qui en dépendent.
L'adoption de méthodes de pêche destructrices, le non-respect de la réglementation en vigueur régissant la gestion des ressources halieutiques, l'augmentation de l'effort de pêche et la surexploitation des ressources, entravent la gestion durable des pêcheries. Par ailleurs, des coupes abusives de mangrove pour couvrir les besoins énergétiques lors de la transformation des produits halieutiques (fumage, braisage, etc.) constituent des problématiques qui viennent aggraver la situation.
Actions
Le projet vise à mettre en œuvre une filière durable de pêche artisanale, garantissant la pérennité des stocks pour les générations futures, participant à la sécurité alimentaire de la région, assurant des emplois décents et des revenus durables, tout en prenant en compte la durabilité de toute la chaîne de valeur locale des produits de la pêche.
Pour cela, plusieurs démarches sont poursuivies :
- l'élaboration d'un diagnostic basé sur les données de la pêche artisanale, tout en identifiant les pratiques irresponsables qui occasionnent de lourds dommages à l'environnement, aux pêcheries et détériorent les habitats marins;
- le soutien au service de conservation de l'Aire marine protégée de Gandoul pour l'élaboration du règlement intérieur de l'Aire Marine Protégée de Gandoul;
- le renforcement des capacités des usagers structurés, des organes locaux de gouvernance et des cadres de concertation promouvant la cogestion locale des pêches;
- la mise en place d'une filière durable de pêche artisanale en synergie avec les structures communautaires existantes et avec le concours de Sooretul;
- le soutien à la recherche appliquée sur la durabilité de la pêche artisanale dans le cadre d'un partenariat avec l'Institut des sciences environnementales;
- l'amélioration de l'utilisation des connaissances sur l'état des ressources pour la gestion durable de la pêche;
- l'accompagnement de la commune de Djirnda vers la réduction de sa dépendance à la pêche par la diversification de son économie locale;
- l'accompagnement éventuel de la commune de Djirnda pour la prise en compte de la pêche durable dans le processus de révision du plan local de développement, en lien avec les Conseils Locaux de Pêche Artisanale (CLPA).
Défis
La résilience de la filière pêche est un défi qu'il faudra relever avec des approches innovantes, efficaces et durables. À ce titre, le projet adopte une méthode d'intervention globale et intégrée dans la mise en œuvre des actions permettant l'atteinte des objectifs du projet.
- Une approche filière, intégrant tous les maillons de la chaîne de valeur de la pêche artisanale et impliquant les différentes catégories d'acteurs concernés.
- Une approche genre, accordant une attention particulière à la prise en charge des activités réalisées par les femmes.
- Une approche participative et inclusive, promouvant le principe de participation à toutes les étapes, favorisant une cogestion participative qui implique toutes les parties prenantes, notamment la participation effective des communautés traditionnelles dans les décisions.
- Une approche technologique, par l'introduction et l'utilisation, dans le cas où les données relative au stock de poissons seraient régulièrement mises à disposition, d'une application mobile pour relever le défi de l'utilisation des données disponibles pour la gestion durable des pêcheries artisanales.
Pour aller plus loin -
Élaboration de normes environnementales nationales
Composante : Droit de l’environnement
Pays : Togo
Bénéficiaire : Ministère de l’Environnement et des Ressources forestières du Togo
Période d'intervention : 2016 –2018
Contexte
L'augmentation de la population togolaise et les efforts de relance économique sont marqués par de sérieux problèmes environnementaux auxquels le Togo s'est engagé à faire face, afin d'être en phase avec les Objectifs de développement durable et d'offrir un cadre de vie sain pour tous les citoyens. La loi-cadre sur l'environnement du Togo adoptée en 2008 prévoit des outils de gestion de l'environnement dans une perspective de développement durable. Il s'agit entre autres des évaluations environnementales et des normes environnementales qui sont fixées par décret en conseil des ministres.
Contribuer à garantir un cadre de vie sain pour les populations et à améliorer ainsi leur santé et leur qualité de vie.Soucieux d’améliorer ses outils de gestion de l’environnement afin d’appuyer les efforts que fait le pays en matière de développement durable, le gouvernement togolais désire mettre en place un ensemble de normes environnementales, tel que le prescrit la loi n° 2008-005 du 30 mai 2008 portant loi-cadre sur l’environnement. La mise en application de ces normes doit permettre de « contribuer à garantir un cadre de vie sain pour les populations et à améliorer ainsi leur santé et leur qualité de vie ». Pour être pleinement efficaces, ces normes doivent s’inscrire dans un système global de gouvernance et de gestion de l’environnement, c’est-à-dire qu’elles doivent être précédées de politiques et de stratégies qui les légitiment et elles doivent pouvoir compter sur des outils et moyens de vérification en aval pour en assurer la mise en œuvre et l’efficacité escomptée.
Actions
L'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), collabore avec le Ministère de l'Environnement et des Ressources Forestières (MERF) pour doter le Togo de normes environnementales nationales exemplaires, à travers :
- La détermination et l’étude cartographique des éléments et sites sensibles et/ou vulnérables en vue de l’élaboration des normes environnementales du Togo ;
- L’état des lieux des textes juridiques et du cadre institutionnel en vue de la proposition des normes environnementales du Togo ;
- L’état des lieux des principales sources de pollution établi pour les cinq régions du pays et pour la commune de Lomé ;
- La description et le commentaire des milieux récepteurs touchés par les sources de pollution ;
- L’estimation de la capacité d’autoépuration de ces milieux récepteurs, l’établissement de priorités d’intervention ;
- La formulation de propositions de normes environnementales rédigées et soumises à la commission pluridisciplinaire du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières ;
- La validation technique des normes avant leur adoption en Conseil des ministres ;
- Le renforcement des capacités techniques des structures en charge de l'application de ces normes.
Défis
Dans ce contexte, l’accompagnement de l’IFDD constitue la première étape d’une démarche continue dans laquelle s’engage le gouvernement togolais. Elle vise, en quelque sorte, à jeter les bases de cette démarche et du processus qui la sous-tend. Pour ce faire, l’action est essentiellement portée sur les conditions et circonstances qui sont les plus susceptibles d’avoir un effet direct sur la santé des populations en ciblant les grandes sources de pollution à l’échelle du pays et leurs effets immédiats sur les milieux récepteurs qu’elles affectent.
Pour aller plus loin -
Renforcement des capacités des institutions haïtiennes œuvrant dans l’évaluation environnementale
Composante : Évaluation environnementale
Pays : Haïti
Bénéficiaire : Ministère haïtien de l’Environnement (MdE)
Période d'intervention : 2012 –2017
Contexte
Le décret-cadre de 2006 portant sur la gestion de l’environnement fait du Ministère de l’Environnement (MdE) le garant en matière de gouvernance environnementale. La concrétisation de ce décret est définie dans le Plan national d’action pour l’environnement (PAE) à travers lequel les priorités de gouvernance sont définies. Le PAE 2000-2015 offre un cadre stratégique d’actions, fixe sur 15 ans les enjeux à résoudre et les mesures à promouvoir à terme et propose des actions prioritaires qui permettent d’améliorer les conditions de vie de la population et d’alléger la pauvreté par le biais de l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement.
L’évaluation environnementale est de nos jours considérée comme un outil pertinent de mise en œuvre du processus de développement durable.Parmi les priorités définies dans le PAE devant permettre de sortir de l’impasse, la première concerne le renforcement de la capacité de gestion de l’environnement national dont l’un des aspects est la mise en place d’un système de suivi-évaluation (études d’impact, normes et standards) des actions environnementales. C’est dans ce contexte que le Ministère de l’Environnement a pris les dispositions en vue de la mise en place et de l’opérationnalisation du Bureau national des évaluations environnementales (BNEE). Le BNEE représente l’institution de référence en matière de bonne gouvernance environnementale par le respect des bonnes pratiques et des standards de l’évaluation environnementale en Haïti.
Notons que l’évaluation environnementale est de nos jours considérée comme un outil pertinent de mise en œuvre du processus de développement durable en ce sens qu’elle permet l’intégration des préoccupations environnementales, sociales et économiques aux politiques, programmes et projets de développement. Elle permet de fournir une base solide d’analyse systémique, d’analyse de variantes, d’élaboration d’options favorables et de gestion des conséquences sur l’environnement des projets et programmes de développement. Elle favorise ainsi la mise en place de stratégies de développement viable et de cadres durables de lutte contre la pauvreté.
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L’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), en collaboration avec l’Université Senghor d’Alexandrie, le Secrétariat international francophone pour l’évaluation environnementale (SIFÉE), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le GEIGER/UQAM, a accompagné le MdE pour la mise en place du système national des évaluations environnementales, créé par le décret de 2005 portant sur la gestion de l’environnement par l’opérationnalisation du Bureau national des évaluations environnementales (BNEE), à travers :
- L’élaboration d’un rapport sur l’état des lieux de l’évaluation environnementale en Haïti
- L’appui à la mise en place des outils stratégiques, institutionnels, légaux et réglementaires pour développer les structures de gestion de l’environnement, par l’élaboration et l’édition de trois documents de référence portant sur le cadre institutionnel et juridique encadrant toute démarche en évaluation environnementale en Haïti. Il s’agit notamment du Cadre juridique et institutionnel de l’évaluation environnementale en Haïti, avec deux textes juridiques, dont un avant-projet de loi sur l’évaluation environnementale et un avant-projet de loi portant organisation et fonctionnement du BNÉE, comme service techniquement déconcentré du MdE, des Références méthodologiques de l’étude d’impact sur l’environnement en Haïti, soit un guide général et des guides sectoriels, ainsi que du Résumé pour les décideurs du cadre juridique et institutionnel de l’évaluation environnementale en Haïti
- L’inauguration le 8 octobre 2015 et l’opérationnalisation du BNEE pour assurer la prise en compte des normes et bonnes pratiques environnementales et sociales dans la planification et la mise en œuvre des projets, programmes, plans et politiques initiés dans le pays
- L’organisation d’une série de formations de formateurs en évaluation environnementale. Cette série de formations (à distance et présentielle), destinée aux cadres de l’administration et dix-huit (18) universités haïtiennes, a permis de renforcer les capacités de plus d’une centaine de cadres haïtiens en évaluation environnementale pour une meilleure appropriation de cet outil
- L’appui technique du BNEE pour son organisation institutionnelle au niveau central et au niveau décentralisé, avec une proposition de structuration des Unités techniques environnementales sectorielles (UTES) et l’harmonisation des normes environnementales du pays
- L’assistance du BNEE pour le traitement technique des évaluations environnementales stratégiques et les études d’impact environnemental ainsi qu’avec les activités devant permettre d’intégrer les normes environnementales, la viabilité environnementale et l’adaptation aux changements climatiques dans les politiques, programmes et projets de développement en Haïti
- La prise en charge de stages pratiques de deux cadres supérieurs du BNEE en janvier 2016, dans des structures disposant d’une expertise avérée dans le domaine de l’évaluation environnementale (Office national pour l’environnement de Madagascar et Agence nationale pour la gestion de l’environnement du Togo)
- Pour multiplier le pool de compétences techniques dans le domaine, les experts formés ont créé un réseau haïtien des praticiens en évaluation environnementale afin de mieux contribuer à la promotion de l’évaluation environnementale (EE) sur le territoire national ; le programme de renforcement des capacités a également permis d’assurer la formation des acteurs privés de la chaîne de l’évaluation environnementale
- L’élaboration d’une stratégie de mobilisation de ressources pour favoriser la montée en puissance progressive du BNEE.
Défis
Pour arriver à diffuser la culture de la prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux, la participation de toutes les catégories d’acteurs ayant un impact direct ou indirect sur l’environnement est primordiale. Le BNEE a besoin d’une mobilisation politique pour favoriser l’adoption de son cadre légal mais aussi d’autres partenaires pour favoriser la mise en œuvre de la montée en charge progressive de ses activités.