Contexte
Dans la plupart des pays francophones en développement, les effets combinés des activités économiques, de la croissance démographique, de l'augmentation des besoins énergétiques, des changements climatiques, de la perte de biodiversité, et de la désertification, ont induit une dégradation prononcée des ressources naturelles et une augmentation considérable des risques environnementaux. Cette situation se traduit notamment par une accélération de la déforestation, une accentuation de l'érosion, des perturbations du bilan hydrique ainsi que des mouvements migratoires et une aggravation des tensions socioéconomiques.
Érosion des sols à Dapani, Mayotte; notamment en raison du surpâturage et de la déforestation. © IRD / Alain Borgel
Ces phénomènes mettent donc en péril, de manière parfois irréversible, l'équilibre d'écosystèmes déjà fragiles dont la sauvegarde est pourtant capitale pour le développement économique et social des pays concernés.
Les modèles économiques reposant sur une croissance irresponsable encourageant l'exploitation effrénée des ressources naturelles ont atteint leurs limites. Les avantages, en termes d'emplois et revenus générés par ces modèles économiques, ont été largement insuffisants pour compenser les coûts liés aux externalités sociales et environnementales. Ceci d'autant plus que ces coûts, non pris en compte par les mécanismes de marché, sont souvent assumés par les couches de population les plus défavorisées ou par les pays les moins outillés en terme de règlementation environnementale et sociale. Ces phénomènes mettent donc en péril, de manière parfois irréversible, l'équilibre d'écosystèmes déjà fragiles dont la sauvegarde est pourtant capitale pour le développement économique et social des pays concernés. L'insuffisance des actions de prise en charge vient aggraver ces conséquences néfastes en accentuant la vulnérabilité de plusieurs pays membres, notamment ceux en développement.
Par ailleurs, la Stratégie économique pour la Francophonie adoptée au Sommet de la Francophonie en Novembre 2014 à Dakar met en évidence la nécessité de concilier croissance économique, lutte contre la pauvreté et les inégalités, sauvegarde du capital naturel et réduction de la vulnérabilité face aux changements climatiques et autres risques environnementaux. Les outils de gestion de l'environnement sont au cœur de cette démarche car ils servent justement à analyser les modalités de développement économique et social, et à orienter les décisions dans une optique d'optimisation des ressources naturelles, de limitation des déchets et d'équité sociale.